Péché d’adultère
Un dimanche, le vieux prêtre d’une commune rurale que la décence m’interdit de citer qui exerçait depuis une bonne quarantaine d’années, concluait son sermon hebdomadaire en tapant du poing sur l’autel.
Il lance à ses fidèles: « J’ai entendu l’expression « péché d’adultère » au moins un millier de fois depuis que j’officie dans cette église. Je vous le dis tout net, si j’entends encore une seule fois ces mots, je prends ma retraite. »
Tout le monde l’aimait bien dans le village et on s’accorda donc à ne plus jamais employer les mots interdits. Les habitants décidèrent à la place d’employer l’expression « j’ai chuté ». Cette initiative calma le vieux prêtre qui vécut l’esprit tranquille pendant encore plusieurs années.
Après sa disparition, un jeune curé vint le remplacer dans la paroisse et il nota tout de suite la quantité alarmante « d’accidents » liés aux lois de la gravitation dont étaient victimes les habitants du village.
Il prit donc la décision d’aller trouver le Maire de la commune. Il lui dit: « Monsieur le Maire, il vous faut intervenir d’urgence sur l’état des trottoirs du village. C’est bien simple, il semble que tout le monde perde l’équilibre dans cette ville… »
Le premier citoyen, comprenant que personne dans la commune ne l’avait informé du véritable sens de l’expression « j’ai chuté » éclata de rire.
Il se tordait sur son bureau lorsque le jeune curé le rappela à l’ordre: « Qu’est ce qui vous fait donc rire à ce point ? A votre place, je ne me réjouirais pas. Tenez, pour citer un exemple qui vous concerne, votre femme a chuté trois fois la semaine dernière… »