Le patron du troquet et Lucien
C’est Lucien qui est au bistrot d’Anzat Le Luguet , au beau milieu de la journée, bien occupé à se saouler. Le patron du troquet, voit bien qu’il y quelque chose qui coince.
-Bé, Lucien , pourquoi qu’t’es là, en train de te saouler, par une belle journée comme aujourd’hui?
-Y’a des affaires qu’on peut point expliquer…
-Qu’est-ce qui t’arrive de si grave ?
-Bé, tu vois, ce matin, j’étais dans l’étable en train de traire ma vache. Cette saloperie a donné un coup avec sa patte gauche sur le seau et l’a renversé.
-Ça a pas l’air si grave que ça…
-Ouais, mais si… Y’a des affaires qu’on peut point expliquer…
-Alors, il s’est passé autre chose ?
Lucien, accablé, hoche la tête :
-Là, j’ai décidé d’attacher la patte gauche de la vache au poteau pour pas qu’elle recommence.
-Et puis ?
-Bé, j’me suis rassis et j’ai recommencé à la traire. Quelques minutes plus tard, elle a donné un coup sur le seau avec sa patte droite.
-Encore ?
-Bé oui… Saloperie ! Y’a des affaires qu’on peut point expliquer…
-Alors, qu’est-ce que t’as fait ?
-J’ai décidé d’attacher la patte droite sur l’autre poteau pour pas qu’elle recommence. Là, elle ne pouvait plus donner de coup de patte puisque les deux étaient attachées de chaque côté.
-Et ça a marché ?
-Bé, j’me suis rassis et j’ai recommencé à la traire. Tout allait bien, jusqu’à cette saleté de vache donne un coup de queue et renverse le seau encore une fois.
-Ah, la vache !
-Ouais. Tu l’as dit. Y’a des affaires qu’on peut point expliquer…
-Qu’est-ce que t’as fait ensuite ? qu’il demande le patron, intrigué…
-Bé là, je n’avais plus de corde sous la main, alors j’ai enlevé ma ceinture pour attacher sa queue sur un poteau pour pas qu’elle recommence cette carne. Seulement, juste comme je venais de finir d’attacher la queue, mon pantalon est tombé.
-Et alors… ? ! ? !
-Bé, c’est à ce moment que la Ginette, ma femme, elle est entrée dans l’étable… Y’a des affaires, j’te l’dis qu’on peut point expliquer… On peut point…